CONCEPTS GÉNÉRAUX

par Nicolas Fradet (webmaster du site http://www.princepoker.com)

Quelle que soit la variante de poker jouée, certains principes sont cruciaux pour tout joueur sérieux qui désire avoir du succès. En voici les principaux :

- AGRESSIVITÉ ET PROFIT -

Les deux concepts sont énormément inter-reliés. En fait, un joueur ne peut pas avoir du succès sans être agressif. Il faut maximiser toutes les situations ayant une espérance positive pour faire un profit à long terme. C’est la base de toute forme de gambling. La grande majorité des joueurs ne « poussent » pas assez leurs bonnes mains et cela a des répercussions immédiates sur leurs profits. Miser et relancer devraient être les deux seuls mots dans votre vocabulaire lorsque vous jouez une main. Quoiqu’il soit vrai qu’il y a des situations où passer et égaliser est la meilleure stratégie (comme par exemple contre un joueur qui bluffe trop souvent), il reste que la plupart du temps, une approche agressive est optimale.

- LA POSITION -

Détenir une bonne position sur son adversaire est un des concepts les plus important de toute forme de poker. Avoir position sur un autre joueur, c’est parler après lui. Parler après que l’adversaire a agit est un grand avantage, puisque l’on détient une information supplémentaire sur la qualité de sa main que l’on n’a pas lorsqu’on est premier à parler. Si un adversaire mise ou passe, il nous envoie un signal sur la valeur de sa main. Généralement, si un adversaire passe, il n’a pas une main de grande qualité. Bien sûr, certains joueurs passent avec l’intention de relancer (embuscade) mais dans la plupart des cas, un check signifie une main de plus faible valeur. Dans le même ordre d’idée, certains joueurs misent seulement des mains très fortes. Il donc avantageux de savoir comment ces joueurs vont agir avant d’investir un montant dans le pot. Il y a un dicton qui dit que l’argent circule dans le sens des aiguilles d’une montre sur une table de poker, c’est-à-dire vers les joueurs qui parlent derniers. C’est pourquoi il faut être très sélectif quand on est dans les positions hâtives puisqu’on a pas d’information sur ce que détiennent nos adversaires. De la même façon, on peut relâcher ses standards dans une position tardive puisqu’on a l’avantage de savoir comment les autres joueurs ont agit.

- LES TYPES DE JOUEURS -

Le poker est un jeu de personnes, un jeu psychologique. Chacun de nos adversaires est différent et la façon de jouer un main profitablement dépend beaucoup de qui est devant nous. La manière classique de catégoriser les adversaires est de les placer selon deux grandes familles : lâche ou serré et passif ou agressif. Le premier qualificatif indique le nombre de mains jouées en moyenne par le joueur. On dira d’un joueur qui joue trop de mains qu’il est lâche. D’un autre côté, un joueur jouant moins de mains, ou simplement jouant des mains d’une meilleure qualité, est appelé serré. Le second qualificatif dépend de l’agressivité du joueur. Un joueur qui mise, relance et prend contrôle de la main est agressif. Son opposé est un joueur qui ne profite pas assez de ses bonnes mains, il est trop passif.

L’idéal est le joueur serré-agressif. C’est un tueur, il ne joue pas beaucoup de mains mais quand il en joue une, il y met le paquet. Il est éduqué et il sait que son jeu a une espérance positive et que donc, à long terme, il y fait un profit. La grande majorité des professionnels et des grands joueurs du monde sont de cette catégorie. Dès qu’un joueur est qualifié de lâche, peu importe son agressivité, il aura beaucoup de mal à faire un profit. La raison est que même s’il est assez agressif et qu’il pousse ses bonnes mains, il perd trop en jouant des mains qui ne sont pas profitables à long terme. Il va de soit qu’un joueur qui est lâche-passif perd trop lui aussi, en plus de ne pas profiter de ses mains de bonne qualité. Les joueurs serré-passif peuvent être gagnants mais devant un adversaire qui l’étudie, il est trop prévisible, puisqu’il ne mise que ses mains exceptionnelles. On surnomme souvent ces joueurs des « roches ». Un roche, qui ne mise tellement pas souvent que quand elle le fait, un signal d’alarme géant se fait entendre, et faîtes vraiment attention parce qu’ils ont généralement la meilleure main.

- LES LIMITES -

La qualité de nos adversaires varie beaucoup en fonction de la limite jouée. Le jeu aux limites basses (en bas de 10-20$) est plutôt simple, direct et sans trop de complexité. Les joueurs sont généralement des joueurs récréatifs qui joue pour avoir du bon temps. Un jeu serré-agressif devrait être suffisant pour faire un profit. À ces limites, on ne profite pas de nos bons jeux, mais plutôt des erreurs de nos adversaires. Il y a généralement 2-3 joueurs d’un bon calibre à ces tables. Les autres joueurs sont souvent bien trop lâches. Plus on monte dans les limites, plus le calibre augmente et plus le nombre de joueurs de qualité sont présents. C’est normal, si vous étiez capable de battre la partie de 100-200, pourquoi voudriez-vous jouer du 2-4$ ? Les joueurs professionnels jouent dans les parties de 15-30$ et plus élevées dépendant de leurs calibres et de leurs fonds. Il est donc important à ces limites de tenter de déjouer ses adversaires, il faut varier son jeu, déguiser sa main puisque les autres joueurs nous étudient. Aux limites basses, la plupart des joueurs ne portent pas attention à ce que vous faites, il est donc inutile d’essayer de les déjouer puisque le simple fait de miser ou relancer est souvent la stratégie optimale.

- UNE BONNE SÉLECTION DES PARTIES -

C’est le concept le plus important du poker. Sans une bonne sélection de table, il est très difficile de faire un profit. Même si vous êtes le 10e meilleur joueur au monde, si vous êtes assis avec les neuf autres meilleurs, c’est vous qui perdrez. Il est primordial de jouer contre des joueurs qui sont d’un moins bon calibre que vous. Un joueur serré-passif peut réussir à faire un profit si ses adversaire sont vraiment terribles et ce, même s’il ne rentabilise pas complètement ses bonnes mains. C’est vraiment le secret du joueur gagnant. Tous les professionnels savent que s’ils veulent payer le loyer, ils se doivent de choisir des parties avec au moins un ou deux joueurs plus faibles. La grande majorité des parties en bas de 30-60, et plus spécialement aux basses limites, sont pleines de ces joueurs qui ne veulent que vous donner leur argent. Un joueur solide saura les reconnaître et s’ajustera pour bien en tirer profit.

- ÉTUDIEZ VOS ADVERSAIRES -

Je vous ai dit que le poker était un jeu de personnes. Chaque joueur joue différemment. Bien qu’il soit important de placer chaque adversaire dans une des quatre catégories de joueurs, il faut également porter attention à bien d’autres éléments. Est-ce que tel joueur mise avec la meilleure paire sur le flop ? Est-ce qu’il relance toujours avec des bonnes mains ? Est-ce qu’il check-relance ? Est-ce qu’il bluffe souvent ? En vous gardant à une stratégie de serré-agressif, vous ne jouerez pas beaucoup de mains. Le meilleur temps pour étudier vos adversaires est justement lorsque vous n’êtes pas impliqué dans la main. Vous n’avez pas d’attachement émotionnel, vous pouvez donc bien décortiquer le jeu des autres joueurs.

Vous voyez donc comment le poker peut être complexe et difficile à maîtriser. Ces derniers concepts sont important pour toutes les formes de poker. Tout joueur sérieux devrait bien les connaître et bien les appliquer.

Conseils généraux

Il est capital de vous faire ré expliquer les règles en fonction de la table où vous arrivez. En effet, il peut y avoir de petites variantes de règles suivant les cercles où vous désirez jouer. Ainsi, avant chaque nouvelle partie, faites vous précisez:

Une fois armé de ces précieux renseignements, vous pouvez vous asseoir à la table et demander une cave pour entamer le combat.

Conseils sur vous même

  1. Gardez votre self control : Le maître mot au poker reste la patience. Restez calme et concentré, vous pourrez alors facilement profiter des erreurs de vos adversaires. Ne montrez jamais  à vos adversaires que vous avez pu être déstabilisé.

  2. Vos limites : Fixez vous toujours, en début de partie, une somme de perte et une somme de gains à partir desquelles vous sortirez de la table.

  3. Jouez dans des conditions optimales : Jouez frais et reposé dans des parties où le montant des enchères ne vous pose pas de problèmes.

  4. Vos cartes : Protégez toujours votre main afin qu'aucun joueur ne puisse la voir, et ne montrez jamais votre jeu si vous avez couchez tout le monde, cela agacera vos adversaires et les empêchera d'analyser votre jeu.

  5. Le temps : Agissez quand il le faut. Ne vous précipitez jamais, mais ne soyez pas trop lent car si vous hésitez trop longtemps, vos adversaires comprendrons que votre jeu n'est pas si formidable que cela.

  6. La position : Méfiez vous de votre position dans le tour de parole. En début de parole, il vous faudra avoir des jeux réellement solides pour ouvrir, vu que plusieurs adversaires doivent jouer après vous, alors qu'en fin de parole vous pourrez chasser plus facilement des adversaires ayant préalablement checké.

  7. Jeu max : Ne vous battez en général que pour obtenir des jeux max. Ne tentez jamais un tirage à quinte si la couleur est déjà possible ou un tirage à couleur si un full est déjà possible. De plus lors de vos tirages à quinte ou couleur cherchez toujours des quintes max et couleurs élevées.

  8. Économie : Ne donnez jamais gratuitement votre argent au dernier coup si vous n'êtes plus favori et que vous désirez simplement voir le jeu de vote adversaire. Ceci est complètement inutile et cet argent pourra vous être nécessaire plus tard pour voir d'autres cartes. De plus il est possible que le fait de ne pas payer votre adversaire l'agace plus qu'autre chose.

  9. Discipline : Donnez vous une stratégie de jeu et ayez la force de la mettre correctement en application. Ne devenez pas un joueur timoré si vous commencez à perdre, ne jouez pas super agressif pour vous refaire après un gros coup de malchance, ne gaspillez pas votre argent dès que votre tapis augmente.

  10. . Bluff : N'hésitez pas à faire un coup de bluff (en général en fin de parole) s'il y a une somme intéressante au pot, si un nouveau jeu devient possible grâce à la dernière carte (quinte ou couleur ou full possible) et que vos adversaires ne semblent pas emballés par leur jeu. La fois où votre bluff ne marchera pas sera en général compensé par les coups où vous aurez réussi à voler le pot.

  11. . Cinéma : Faites du cinéma de temps en temps, hésitez avant de suivre. Lorsque vous avez un jeu max vous pouvez feinté de ne rien avoir, laissant ainsi votre adversaire tenter de voler le pot, puis le prendre par derrière en le relançant (embuscade, check-raise).

  12. . Arrêt : Arrêtez vous si vous sentez que ce n’est pas votre soir, que vous êtes trop énervé et commettez des erreurs inhabituelles.

  13. . Interrogations : Posez vous les questions qui vous viennent à l’esprit au moins deux fois, ceci vous évitera de passer au dessus d'un fait important qui vous apparaissait à première vue comme un détail.

  14. . Le pouvoir de l'argent : Usez du pouvoir de l’argent si vous en avez gagné. Adaptez votre stratégie à la hauteur de votre tapis, et profitez de gains pour rendre la vie plus difficile aux faibles tapis.

A propos de vos adversaires

  1. Les prêts à tout : Demandez vous si vos adversaires encore dans le coup sont prêts à vous suivre coûte que coûte. Si tel est le cas, évitez à tout prix les coups de bluff.

  2. Les timorés : Si les joueurs présents à la table se couchent facilement, n'hésitez pas à ouvrir en début d'enchères afin d'éliminer un maximum d'adversaires.

  3. Historique : Prenez en compte l'historique des joueurs. En effet, posez vous la question de savoir si votre adversaire essaie de se refaire et par la même joue serré ou agressif, ou si votre adversaire est positif et joue plus lâche.